Sur le plat, vous n’utilisez la position en danseuse que dans certaines configurations vous obligeant à accélérer brutalement : relance, attaque et bien entendu sprint. En montagne, la donne est différente puisque vous pouvez utiliser cette position sans modifier l’intensité de votre effort.
Le choix de la position assise ou en danseuse dépend en grande partie de votre profil, de vos préférences. Car il n’existe pas une seule manière de gravir un col. Certains cyclistes sont à l’aise en restant tout le temps assis, d’autres apprécient de monter en se mettant en danseuse. C’est votre marque de fabrique, votre manière de pédaler. L’objectif n’est pas de changer cela, si toutefois c’était possible, ce qui est loin de constituer une évidence…
Les avantages de la position en danseuse
La position en danseuse va vous permettre de soulager vos quadriceps, en sollicitant davantage la chaîne musculaire postérieure, les ischios-jambiers et les mollets. Afin d’éviter les crampes, de fréquentes variations dans la position est donc conseillée, surtout si vous appréciez de monter en mettant du braquet. En outre, lorsqu’il s’agit de relancer l’allure ou de passer un fort pourcentage, il vous sera plus facile de passer en danseuse. Plus le pourcentage de pente est important et plus la danseuse est généralement privilégiée, car elle permet justement de développer davantage de puissance sur un laps de temps relativement court.
Les inconvénients de la position en danseuse
La limite de cette position est très claire : elle est très énergivore, surtout si cette manière de grimper les cols n’est pas naturelle pour vous. Aussi, la position assise est celle qui va permettre de monter « au train » à allure régulière. Elle doit être utilisée la plupart du temps dans les ascensions. Cette position permet de mieux coordonner la cadence de pédalage avec le rythme respiratoire. La position assise permet donc de vous économiser. De même, le passage en danseuse s’accompagne d’une élévation de la fréquence cardiaque en raison du passage de la station assise à la station debout, ce que l’on peut aussi vérifier au repos : il s’agit de la différence ortho statique. C’est pourquoi il devient difficile de passer en danseuse tout en gardant la même efficacité, lorsque la fatigue se fait sentir ou, pire encore, quand vous atteignez vos limites.
Faut-il changer de braquet lorsqu’on se met en danseuse ?
Le fait de passer en danseuse doit, logiquement, vous permettre de développer davantage de puissance afin de passer un fort pourcentage, ou pour placer une accélération, ou éventuellement pour y répondre. Si vous passez en danseuse en gardant le même braquet, ou pire en remontant une dent, vous allez développer moins de puissance. Il faut garder à l’esprit que le fait de passer en danseuse engendre une augmentation de votre fréquence cardiaque comme nous l’avons vu précédemment. Si dans le même temps vous augmentez votre cadence de pédalage, vous allez provoquer une double cause d’augmentation de votre fréquence cardiaque. Or, vous le savez, plus votre fréquence cardiaque augmente et plus vous vous rapprochez de vos limites. De même dans un col, une fois que votre rythme cardiaque a accéléré, il est souvent difficile de le faire redescendre, et donc de récupérer. A pourcentage de pente invariable, lorsque vous passez en danseuse, il faut être capable de descendre une dent pour que ce choix soit payant. Si vous avez tendance à monter sur un braquet constant et à une cadence de pédalage invariable, alors privilégiez la position assise autant que possible.
Faut-il changer de braquet lorsqu’on se rassoit ?
C’est plus complexe… Si l’on s’en tient à la logique, vous devriez donc remonter une dent en repassant en position assise, de manière à retrouver le braquet qui était le vôtre avant de passer en danseuse. Dès lors, vous retrouvez votre cadence de pédalage naturelle ainsi que votre rythme de croisière. Dans les faits, c’est parfois plus complexe : en effet, si la position en danseuse vous a « coûté » quelques pulsations cardiaques le fait de « remettre » de la vélocité une fois assis sur la selle va réduire les possibilités de faire redescendre votre fréquence cardiaque. L’idéal sera donc de ne pas toucher à votre développement durant quelques dizaines de secondes, le temps de retrouver un équilibre respiratoire. Une fois celui-ci atteint, c’est à ce moment là que vous allez remonter une dent pour retrouver votre braquet initial. Evidemment, nous ne pouvons nous contenter de règles théoriques. En effet, d’autres paramètres vont influer sur le choix de la position et du braquet : il faut en premier lieu tenir compte de votre niveau de fatigue. Clairement, les alternances de la position assise et en danseuse, tout comme le choix des développements, se font de manière naturelle, à l’instinct. Plus vous serez fatigué et plus vous allez rechercher le confort dans les deux domaines. Par ailleurs, un col présente très rarement un pourcentage très régulier. Aussi, si vous passez en danseuse pour passer un virage très serré, il est bien évident que vous n’allez pas descendre une dent. On ne peut décemment pas se contenter d’une explication purement théorique. Au contraire, c’est clairement le terrain et les sensations qui vont commander.
Plus complexe qu’il n’y parait…
Au final, la théorie n’a que peu de place dans le débat concernant la position la plus efficace, si toutefois on peut parler de débat. La position en danseuse revêt des avantages et des inconvénients, de même que la position assise. Or, très clairement, vous allez choisir de passer de l’une à l’autre position de manière « automatique », autrement dit, inconsciemment, afin de profiter des avantages en laissant de côté les inconvénients. Faites confiance à votre inconscient car il ne se trompe que rarement, lorsqu’il s’agit de changer de position et/ou de développement.