Le crayon n’a pas débordé d’un millimètre ! L’annonce du Grand Départ Lille-Nord de France faisait suite à trois éditions lancées au Danemark, en Espagne puis en Italie. Et la révélation du parcours de la 112e édition du Tour indique qu’il a été tracé en intégralité dans les limites de l’Hexagone, tout au long des 3 320 kilomètres qui sépareront le départ de la première étape le 5 juillet sur l’Esplanade du Champ de Mars à Lille de l’arrivée finale à savourer sur un air de retrouvailles le 27 juillet, les coureurs étant appelés à surgir pour la cinquantième fois sur l’avenue des Champs-Elysées à Paris. Le cap de la cinquantaine s’impose comme un fil rouge, puisque le millésime 1975, qui a vu Bernard Thévenet mettre fin au règne d’Eddy Merckx, fut aussi celui de l’apparition du maillot à pois dans le peloton du Tour et de l’établissement d’un classement des jeunes récompensé par le maillot blanc. Les anniversaires se bousculent également lorsqu’il s’agit de célébrer les bâtisseurs de la grande histoire du cyclisme français, auxquels le parcours adresse de nombreux clins d’œil tout en offrant aux champions des opportunités de briller. Après la séquence préparée dans la Région Hauts-de-France, qui les emmène notamment à déclencher le match des puncheurs à Boulogne-sur-Mer (ét. 2), les débats se poursuivront sur le même tempo en Normandie pour décrocher le bouquet en jeu à Rouen, chez Jacques Anquetil (ét. 4), puis la visite de la Suisse normande pour s’expliquer à Vire enseignera à chacun qu’il est possible d’y organiser une session à 3 500m de dénivelé positif cumulé (ét. 6). En Bretagne, le passage par Yffiniac rappellera que 40 années se seront écoulées depuis la dernière victoire de Bernard Hinault, mais l’hommage laissera vite place à l’action avec la double ascension de la côte de Mûr-de-Bretagne pour terminer la journée (ét. 7). Le lendemain à Saint-Méen-le-Grand, il sera permis de songer en noir et blanc à la troisième victoire consécutive conquise 70 ans plus tôt par l’enfant du pays, Louison Bobet. La première « semaine » s’achèvera un 14 juillet par un feu d’artifice dans la chaîne des puys, avec un record de sept ascensions de deuxième catégorie avant l’arrivée dans la station du Mont-Dore, au pied du puy de Sancy (ét. 10). Le sujet de la montagne, entamé dans le Massif central, occupera à nouveau très vite les esprits puisque le triptyque pyrénéen sera abordé par une étape en direction d’Hautacam (ét.12), suivie d’un défi de chrono en côte sur la montée de Peyragudes (ét. 13) et surtout d’un retour à Luchon-Superbagnères (ét. 14), sur le modèle du parcours sur lequel le Blaireau avait connu en 1986 une première mésaventure dans son duel face à Greg LeMond. Le festival des pentes connaîtra un temps fort en Provence, où les meilleurs grimpeurs auront une victoire de prestige à chercher au sommet du Mont Ventoux (ét. 16), douze ans après la dernière arrivée jugée au pied de l’observatoire. La conquête du Maillot Jaune sera toutefois loin d’être achevée, au vu des ascensions alpestres qui attendent les prétendants. C’est un total de 5500 mètres de dénivelé positif qu’il faudra escalader avant d’atteindre le col de la Loze, cette fois-ci en passant par la station de Courchevel (ét. 18). Si l’état de la hiérarchie le permet, il sera encore temps de s’expliquer dans l’étape de La Plagne (ét. 19), au terme d’une montée exploitée à deux reprises par Laurent Fignon, en 1984 et en 1987. Les reliefs du Jura sur la route de Pontarlier (ét. 20) ne devraient pas bouleverser le podium final, ni le retour d’une arrivée aux Champs-Elysées où se jouera, pourquoi pas, une revanche des sprints de Dunkerque (ét. 3), Laval (ét. 8), Châteauroux (ét. 9), Toulouse (ét. 11) ou Valence (ét. 17).
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