Réglez idéalement votre position

Dans le choix de leur matériel, les cyclistes se montrent extrêmement pointus pour sélectionner leur cadre, leurs roues ou encore leurs périphériques. Mais comment régler la bonne position pour tirer le meilleur parti d’un si beau matos ?

Prenons l’exemple de deux cyclistes mesurant 1m75, l’un étant professionnel et l’autre possédant une surcharge pondérale importante tout en avouant pourtant une pratique régulière. Vont-ils se positionner de la même façon ? La réponse est bien évidemment : non. Bien sûr, certains calculs empiriques peuvent donner la hauteur de selle en fonction de l’entrejambe. Mais quid des autres paramètres ? Est-ce qu’un cycliste qui se trouve trop allongé aurait intérêt à avancer sa selle sur le chariot, jusqu’à plusieurs centimètres ? Pas forcément car le recul de selle serait totalement modifié… Et par conséquent, toute la chaîne musculaire intervenant dans la phase de poussée sur la pédale s’en trouverait changée. Imaginez alors que pour ce changement, c’est toute la technique de pédalage qu’il faudrait revoir. Alors qu’il est nécessaire de travailler de longues heures à l’entraînement pour améliorer son coup de pédale, tous ces efforts peuvent être réduits ou ramenés à néant par une position modifiée à l’emporte pièce. Bref, n’oubliez pas que la bonne position à vélo est un ensemble, toute modification en entraîne une autre et doit par conséquent être particulièrement réfléchie. En réalité, il faut adapter le vélo au cycliste et non l’inverse. Si cette phrase paraît évidente, dans les faits elle l’est beaucoup moins et certains modifient leur position en se disant « je m’y ferai bien »…

Choisissez votre cadre en fonction de ses mesures

La hauteur d’un cadre est devenue complètement obsolète depuis l’apparition des cadres sloping, et connaître sa longueur est insuffisant dans la mesure où l’on ne connaît pas son recul… Entre deux cadres de 53cm de long mais offrant des angles de selle de 72,5° et 74°, l’allongement réel sera très différent. Dans un cas, il faudra choisir une tige de selle avec recul et dans l’autre une tige de selle droite sera certainement nécessaire. L’allongement du cycliste sera en conséquence notablement différent. Ensuite, il faudra adopter des potences différentes, avec peut-être un, voire deux centimètres d’écart.

Vérifiez les 7 mesures essentielles

Alors que l’entrejambe est bien souvent la seule mesure effectuée, d’autres longueurs vont influencer votre placement sur le vélo, telles que la longueur du fémur (de l’articulation de la hanche jusqu’à celle du genou), du tibia (genou-cheville), tronc, bras ou largeur d’épaules. Finalement, positionner un cycliste est plus complexe qu’il n’y paraît… La recherche d’une bonne position sur le vélo est impliquée dans de multiples aspects de la pratique cycliste. Pour déterminer votre position dans sa globalité, vous devez prendre en compte (au minimum) sept mesures principales, à savoir :

  • longueur des manivelles,
  • hauteur de selle,
  • recul de selle,
  • distance à l’horizontale selle-cintre,
  • écart de hauteur selle-cintre,
  • largeur du cintre,
  • emplacement des cales sous les chaussures.

Misez sur l’efficacité

Il s’agira pour certains d’obtenir la meilleure performance possible. Une plus grande puissance développée passe par une augmentation du couple force-vélocité. Ces deux paramètres seront optimisés seulement si le cycliste est posé de façon à être capable de tourner les jambes avec la même fluidité à diverses cadences de pédalage. De même, une bonne position est génératrice d’aérodynamisme. Précisons ici que ce n’est pas toujours en abaissant le poste de pilotage au maximum que la pénétration dans l’air sera meilleure : si le cycliste n’est pas capable de mettre les mains en bas du guidon, la résistance au vent sera augmentée. Au contraire, avec un cintre à la bonne hauteur, la position « mains en bas » sera facilement tolérée, ce qui améliorera l’effet aérodynamique. Le comportement en descente et/ou en virages sera impeccable si la répartition des masses est correcte : si vous êtes obligé d’adopter une potence très longue ou une tige de selle à fort recul pour rattraper de mauvaises cotes sur le cadre, vous ne serez pas à l’aise pour négocier les courbes.

Choisissez entre confort et rendement

Au plan du confort, ce qui intéresse particulièrement les cyclosportifs qui passent de nombreuses heures sur leur vélo, le choix d’une bonne position est crucial. Si vous terminez une épreuve sans souffrir de douleurs autres que musculaires au niveau des jambes, vous saurez que rien n’est venu contrarier votre performance. C’est ici que se rejoignent efficacité et confort : sans confort, un bon aérodynamisme ne vous sert pas à grand-chose…

Evitez les risques de blessures

Au delà de la notion de confort, si vous pédalez avec des contraintes musculaires ou tendineuses, le risque de blessure est augmenté, ce qui vous obligerait à stopper votre activité préférée durant un laps de temps plus ou moins grand. Parmi les blessures possibles citons les tendinites (rotulienne, du quadriceps, de la patte d’oie), des douleurs inhabituelles (quadriceps, mollets, cervicales, tendon d’Achille…), des brûlures aux pieds au encore des indurations du périnée. Sachez que bien souvent, ces pathologies trouvent leur origine dans un choix de matériel ou de position inadéquats. Les causes sont aussi multiples qu’une selle trop haute (ou trop basse), trop ou pas assez inclinée, des manivelles trop longues, des cales mal orientées ou trop engagées, un allongement trop important, etc.

Faites une étude posturale dynamique

Une étude posturale est un véritable atout dans la mesure où elle va tout d’abord rassurer ceux qui sont déjà bien posés. Pour tous les autres, efficacité, confort et santé seront bien souvent améliorés. Reste à choisir parmi l’offre disponible sur le marché. Des mesures prises au repos aboutissant à un simple dessin mentionnant des côtes (souvent précises au millimètre !) qui devront obligatoirement évoluer en fonction des sensations sur la route. C’est pour cette raison que nous vous conseillons de choisir une étude posturale dynamique, validée par des études réalisées sur le terrain et en laboratoire. Quoi qu’il en soit, les bénéfices escomptés valent bien un peu de réflexion sur votre pratique et votre position : que représente le coût d’une étude posturale par rapport à une paire de roues à plusieurs centaines d’euros ?

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