Le cycliste est « attaché » à son vélo par la fixation de ses chaussures aux pédales : lien essentiel entre l’homme et la machine pour optimiser tous les paramètres du rendement d’un coup de pédale.
Le cycliste est « attaché » à son vélo par la fixation de ses chaussures aux pédales : lien essentiel entre l’homme et la machine pLa pédale automatique est née au début des années 80 dans les bureaux d’étude de la société Look alors spécialisée dans la fixation de ski. C’est Bernard Hinault qui eu l’honneur et le privilège de les tester. Asticieux comme il était, le Blaireau se doutait bien qu’une révolution était en marche. Aujourd’hui, des professionnels aux pratiquants occasionnels, tout le monde y est passé. Il ne reste guère que certaines personnes qui débutent et manquent encore de sûreté ou qui reprennent le vélo pour ne pas adopter immédiatement le système des pédales automatiques, ou les adeptes de vintage. Il faut dire que les avantages sont tellement nombreux : sécurité, confort, efficacité, esthétique, choix, poids… Si on ajoute l’évolution des chaussures avec les semelles extérieures en carbone, les semelles intérieures automoulantes ou munies de renforts judicieusement placés, les boucles, velcros ou molettes de serrages toujours plus au point, les matériaux innovants du chausson, on obtient l’union idéale du cycliste et de la bicyclette : le couple parfait. Mais pour qu’il soit parfait, il reste une difficulté qui demande une attention particulière : la pose et le réglage des cales. Voyons comment remplacer des cales usées et comment les régler.our optimiser tous les paramètres du rendement d’un coup de pédale.
Choix du système
L’offre commerciale est aujourd’hui très vaste. Outre le créateur, Look, un grand nombre de fabriquant proposent des systèmes de pédales automatiques. Les principaux constructeurs investissent beaucoup de temps et d’argent pour innover dans des configurations pédales/cales qui apportent des caractéristiques techniques intéressantes tout en restant fiables et sûres pour vos articulations. Il faut donc faire confiance à Look, Time, Shimano ou Speedpaly… Il en va de même pour le choix des chaussures. Celles-ci devront avoir une cambrure moyenne pour allier efficacité et confort et permettre au système automatique de fonctionner correctement.
Liberté angulaire ou fixe ?
Beaucoup de cyclistes pensent que les pieds doivent être parfaitement parallèles une fois en place sur les pédales pour avoir un pédalage le plus efficace possible. Malheureusement, ce n’est qu’une théorie idéale. La réalité est tout autre : une grande majorité d’entre nous verra leurs pieds formant un V (les pointes s’éloignent) et d’autres verront leurs pointes former un V à l’envers (les pointes se rapprochent). Nous pourrons donc tous « forcer » nos pieds à rester parallèles, mais au fil des kilomètres, la fatigue arrivant, il faut impérativement que nos articulations retrouvent leur place naturelle. La liberté angulaire permet donc à notre squelette de reprendre sa position d’origine. Les frottements seront alors réduits et les tendons travailleront dans les meilleures conditions. Cela évitera les désagréments du type tendinite ou autres douleurs articulaires.
La liberté angulaire est un apprentissage, surtout pour les « anciens » qui avaient l’habitude des pédales traditionnelles et des fameuses cales que l’on clouait sous une semelle en cuir de ces fameuses chaussures noires percées de trous d’aération. Ceux-ci disent qu’ils trouvent que leurs pieds ne sont pas tenus. Il faut passer cette sensation pour retrouver par la suite un pédalage naturel et par conséquent plus efficace et moins traumatisant qu’un pédalage forcé et contraignant pour les articulations, surtout celle du genou.
Usure et entretien
La cale est un élément fragile et il convient donc d’en prendre soin. Il faut pour cela éviter de marcher de manière excessive. La marche entraînant de l’usure, mais aussi le risque de voir se coincer un gravillon qui viendrait d’une part endommager le système d’accroche de la pédale, mais aussi fausser l’alignement de votre pédalage et donc provoquer des fatigues articulaires.
Il faudra également veiller à contrôler le serrage des vis de fixation. Les risques encourus par des négligences pourraient être le décrochage intempestif du système ou la casse pure et simple de la cale à l’effort. Qu’elles soient en plastique ou en métal, les cales finiront par afficher une usure proprement liée à l’enclenchement et surtout au déclenchement. Cette usure va engendrer une prise de liberté excessive devenant non seulement gênante, mais aussi dangereuse car le pied devra effectuer une course de déclenchement de plus en plus longue. Cette usure se matérialise par l’apparition d’un trait creusé dans la cale par le levier d’accroche de la pédale.
Les réglages
1-Position longitudinale de la cale
Ce réglage est très important. Il va induire deux facteurs qui sont loin d’être négligeables. Le premier est une notion d’efficacité de pédalage. Il est favorisé par une cale positionnée vers l’avant de la chaussure. Dans ce cas, muscles et tendons sont plus sollicités mais la souplesse de la cheville ajoute un levier supplémentaire si l’ont sait s’en servir. Le second est une notion de confort de pédalage. Il est favorisé au contraire par une cale vers l’arrière. Dans ce cas, muscles et tendons sont moins sollicités mais le pédalage sera privé de la dynamique offerte par ce que les spécialistes appellent le coup de patte. Alors, comment se repérer ?
Votre repère physique est l’axe de l’articulation du gros orteil. Un réglage puissant implique que l’axe de la pédale passe maximum à 5mm en avant de l’axe du gros orteil. Un réglage confortable voit ces deux repères se superposer, ou même l’axe du gros orteil passer de maximum 3mm devant l’axe de la pédale. La plupart des constructeurs apposent un repère sur le côté des cales qui symbolise l’axe de la pédale. Il devient alors plus simple de se positionner sous la chaussure en regard de l’axe du gros orteil.
2-Position axiale de la cale
Comme nous l’avons évoqué en introduction, hors cas particuliers, la cale devra se placer dans l’axe naturel de pied. Cet axe passe de l’axe du talon au bord intérieur du gros orteil. Sur la chaussure de l’axe de l’arrondi du talon à l’axe de l’arrondi de la pointe.
3-Position latérale de la cale
Ce réglage est très difficile à conseiller. Il va vous être très personnel. Il dépend purement de votre morphologie. L’idéal est que la jambe tombe le plus verticalement possible. Ainsi, pour les gabarits fins, bassin étroit, les pieds pourront se trouver proches des manivelles. Par contre, pour les gabarits plus larges, les pieds devront être alignés de manière plus espacée.
En résumé
– Pensez à prendre soin de vos cales.
– Evitez de marcher avec, dans la mesure du possible.
– Chassez les gravillons qui pourraient abîmer la pédale.
– Surveillez l’usure.
– Vérifiez régulièrement le serrage des vis.
Avec ces cinq précautions, votre système automatique conservera sa souplesse d’origine et les parties en contact verront leur durée de vie allongée.